Ce dimanche, c’était Pâques. Une fête qui fait surgir chez moi une flopée de souvenirs de moments partagés en familles à manger de l’agneau et des chocolats. Le genre de célébrations intemporelles qui rythme l’année qui file. Le genre de fêtes qui rassurent et servent de repères bien utiles quand on est à des milliers de kilomètres de chez soi.
Malgré un esprit nostalgique et un peu homesick, je me suis laissée entrainée vers Dolores Park. L’optique d’un Dimanche Pascal de chasse aux œufs dans un Parc ensoleillé m’avait aidé à dépasser ma morosité du moment. Et puis, je m’imaginais déjà retomber en enfance par la magie de la tradition de Pâques et m’empiffrer de lapins et d’œufs enrobés de chocolat. Voici pour le topo de mes attentes et de mon état d’esprit avant d’arriver à Dolores Park.
Eh bien la célébration familiale donnée par les Sœurs de San Francisco a tout fait excepté me replonger dans lointains souvenirs de moments partagés avec mes proches en France. La ressemblance avec la manière dont je me représente Pâques était si éloignée que j’ai totalement déconnecté. Et tant mieux, la journée fut excellente. J’ai pleinement profité du moment présent et vibré en rythme avec la ville de San Francisco.
Dès mon arrivée au Parc Dolores, je les ai vues : les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence et j’ai compris. Compris que cette fête traditionnelle, je ne la fêterai pas comme dans mes souvenirs. Qu’ici, elle aurai une autre signification et qu’il fallait que je me détache de mes habitudes et tentations comparatives pour en profiter. Prise par l’ambiance, ce fut aisé!
De ce que j’ai par la suite compris, les Sœurs sont un groupe international de défense des droits homosexuels. Le mouvement a débuté à San Francisco un jour de … Pâques.
Dans leurs superbes vêtements lointainement inspirés des austères tenues des couvents, ces fausses religieuses travesties en imposent ! Ainsi, élégamment « Drag Queenisées », elles organisent en ce dimanche 20 avril un grand concours de Mister Jesus. L’ambiance est à la fête, bon enfant et vue de mes yeux surréaliste quand on connaît la position de l’Eglise quant à l’homosexualité et la ferveur religieuse des américains.
Encore une fois, San Francisco me déroute par sa capacité à bousculer les idées préconçues avec panache et tout en convivialité.
Cette journée haute en couleurs a bien mérité d’être aussi immortalisée dans une vidéo…