Je n’aime pas particulièrement verser dans le cliché. C’est même précisément le contraire de ce que je m’efforce d’exprimer au travers des billets de ce blog, sa raison d’être : s’ouvrir au monde, accéder à de nouvelles découvertes en regardant au-delà des stéréotypes…
Pourtant aujourd’hui, je vais aller à l’encontre de ces pieux objectifs et tacler un peu les habitants de ma bien aimée ville, celle qui m’a vu naitre et qu’on nomme Paris. Je viens en effet de passer une journée marquée par la muflerie d’une belle brochette de Parisiens. Je ne suis pas moi même un modèle de vertu en matière de bonnes manières. J’évite de jeter la première pierre, mais là, les actes que je m’apprête à vous décrire ont été particulièrement édifiants en manque de courtoisie.
Je passe sur les regards en coin, les bousculades dans le métro et la prétention excessive pour aller directement au summum de la journée qui a été atteint quand la mère d’une de mes amies a fait un malaise. Vous savez à quel point ce genre de situation peut être délicate à gérer dans une ville où les trottoirs sont en grande partie dépourvus de bancs. Sans doute un effet de l’architecture de la peur, mais c’est une autre histoire. Nous étions donc sous le soleil en pleine rue avec une personne à bord de l’évanouissement et sans aucun banc en vue. Mais à deux pas de nous se trouvait un café dont la terrasse ombragée était entièrement vide. Naturellement, nous nous y sommes précipités pour asseoir notre malade et demander au serveur un peu d’eau. Je me rappellerai de sa réaction toute ma vie. Malgré l’état manifestement démuni de la personne que nous avions installée dans sa terrasse VIDE, l’homme nous a répondu froidement : « si vous ne consommez pas, vous ne restez pas. » Écœurant !
J’arrête là le récit de cette drôle de journée. Je garde de tous ces évènements un arrière-goût profondément amer et un regard moins doux sur la légendaire arrogance parisienne. Soit, la chaleur humaine n’est pas le truc des Parisiens, mais tout de même, un minium de considération pour l’ensemble des êtres humains qui nous entourent est nécessaire pour ne pas être inhumain.
Vous avez certainement cru parler à un être humain, c’est pourquoi vous avez ressenti tout ce mal à la suite de sa réaction. Détrompez-vous, il ne l’est pas. Il ne peut donc pas comprendre la souffrance de votre malade.