16 mars 2020, alors qu’une pandémie frappe sévèrement la planète depuis plusieurs semaines, Emmanuel Macron annonce dans une allocution télévisée le nécessaire confinement de la population française. Pour endiguer le mal, nous serions privés de sorties, voyages, rassemblements… pendant 15 jours au minimum. 15 jours qui sont devenus un mois. Un mois prolongé à deux mois.
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, cette période de confinement exalte mes envies d’évasion. Cette injonction de rester à la maison exacerbe mes envies de voyages. Un peu comme quand on prive un enfant de jouer avec une cuillère et qu’alors subitement, cet objet, qui lui paraissait anodin lui semble subitement être l’ultime trophée à conquérir. Eh bien actuellement, je me sens comme ce petit enfant, irrationnellement attirée par le fruit défendu. Faut-il être privés d’une chose pour se rendre compte à quel point elle a de l’importance pour nous?
Pour la bonne cause, nous voilà privés de notre liberté de mouvement. La technologie nous permet tant bien que mal de maintenir un semblant de lien social et de nous divertir. En revanche, nos déplacements sont bel et bien contraints. À ceux qui comme moi sont avides de voyages et d’évasions, la crise sanitaire que nous subissons nous permet de découvrir un autre type de voyages. Les voyages intérieurs qui n’ont besoin que de la force de notre imagination pour nous transporter au coeur des plus beaux paysages.
Il suffit de s’installer confortablement, fermer les yeux, respirer lentement puis laisser s’activer son imaginaire. À partir de cet instant, nous sommes les maîtres de la destination. Nous l’avons tous en nous, cette force créatrice capable de faire jaillir des mondes entiers du néant !
À certains moments, le potentiel créateur de notre imaginaire a besoin d’être stimulé. Un peu comme on a parfois besoin de remettre du carburant dans son véhicule. Mais que faire quand on a désespérément besoin d’évasion et que notre imaginaire nous fait défaut? Quand cela m’arrive, j’ouvre un livre et je me laisse irriguer par l’univers de l’auteur. La lecture est une puissante source créatrice. Elle active en nous la capacité à se projeter au centre d’une histoire par le seul pouvoir des mots. De simples taches d’encres noires sur fond blanc qui nous transportent. D’autres fois, une simple odeur, un son discret ou une image anodine suffit à me transporter dans un voyage intérieur. D’où, pour ceux qui ont déjà eu l’occasion de me rencontrer, l’air rêveur que j’ai si souvent.
Pour conclure, je vais citer l’écrivain voyageur Sylvain Tesson qui s’exprimait sur France Inter au commencement confinement pour prodiguer ses conseils expérimentés.
« L’imagination s’est totalement aplatie devant les écrans. Tout d’un coup, elle est obligée de revenir, parce qu’il va falloir occuper les heures. L’imagination va retirer un certain bénéfice de cette crise. »
Sylvain Tesson – 20 mars 2020 sur France Inter
Hello ! Le concept est très sympa ! Merci 🙂
Bel article. Comme tu dis c’est dommage d’avoir besoin d’être privé pour se rendre compte de la valeur de ce qu’on a. Mais peut être que le confinement peut au moins permettre ça, imaginer des nouveux mondes
Merci pour ton commentaire
Je suis 100% d’accord, mon voyage préféré en ce moment c’est celui procuré par la nostalgie, me replonger dans mes photos de voyage et me remémorer ces jolis souvenirs me donne toujours le sourire 🙂
Le voyage est imaginaire mais l’image est sublime ! 🙂